ARTICLE > Nira Pereg « Abraham Abraham » – « Sarah Sarah » | esse#83

ARTICLE > Nira Pereg « Abraham Abraham » – « Sarah Sarah » | esse#83

Extraits d’ « Abraham Abraham », 2012, 04:25 min Hebron, West Bank. One Channel High Definition Video with Sound, 2 Ch Stereo

Bien avant que l’intérêt pour ce que l’on nomme le « fait religieux » ne se généralise, Marcel Mauss déclarait qu’« il n’y a pas en fait une chose, une essence, appelée Religion ; il n’y a que des phénomènes religieux, plus ou moins agrégés en des systèmes qu’on appelle religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et en des temps déterminés1 ». On peut considérer en effet qu’avant d’être un ensemble de prescriptions morales, la religion est une agrégation de faits et de phénomènes matériels. La réalité de ces derniers nous échappe souvent dans un contexte où les positions conservatrices ou réactionnaires se multiplient en focalisant l’attention sur l’idéologie et les dérives communautaires. La religion est pourtant concrète, elle se décline en gestes répétés, en mouvements corporels, en actes codifiés. Dans l’installation Abraham Abraham Sarah Sarah présentée au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris et à l’Art Gallery of Alberta, Nira Pereg nous propose une forme d’anthropologie comparée de ces gestes automatiques. Les deux vidéos montrées face à face décrivent des rituels qui prennent place dans l’un des endroits religieux les plus singuliers au monde. Lié à la fois à la religion juive et à la religion musulmane, il change d’identité en fonction des hommes qui l’occupent et de leurs croyances.

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Exposition au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, du 21 octobre 2014 – 25 janvier 2015

Visuels : Courtesy of the artist & Braverman Gallery, Tel Aviv

Sarah Sarah, 2012, 04:25 min Hebron, West Bank, One channel HD video with sound, 2 Ch Stereo

Abstract : In Abraham Abraham Sarah Sarah, Nira Pereg choreographs religious practices. The sensitive question of land appropriation in the name of religion is analyzed by means of rituals and material facts. Through her particular use of sound in these two perfectly synchronized videos, Pereg orchestrates the automatic and repeated gestures of two communities, each of which, in turn, territorializes the same place. This appropriation also allows the artist to create her own refrain, as Deleuze and Guattari defined it, as an incantatory response.

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