Je suis critique d’art, commissaire d’exposition, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis.
Mon activité principale étant d’être enseignante et chercheuse en pratique et théorie de l’art à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, je suis associée au Laboratoire AIAC – Arts des images et art contemporain. Mon intérêt pour les expositions réductionnistes ou minimales évolue aujourd’hui vers un questionnement sur le curatorial pensé comme nouveau paradigme. Les relations entre récits, textes et expositions m’intéressent particulièrement dans ce contexte. Un autre objet important de mes recherches concerne les formes contemporaines de la critique d’art, les relations entre la critique et l’exposition et les nouvelles formes d’écritures critiques ou/et collaboratives, notamment en lien avec la reconnaissance des artistes émergeants.
Le travail de recherche mené dans le cadre de ma thèse de doctorat (2012) porte sur les expositions présentant des murs nus, dans lesquelles il n’y a a priori rien à voir (Les expositions « vides » : économies et représentation (1957-2010)). Le travail visait à montrer que leurs modes d’existence propre, leurs spécificités – la disparition apparente de la proposition artistique, l’auto-réflexivité de l’exposition, la surexposition des lieux, l’inflation des écrits, le décept du visiteur – s’accordent avec les valeurs d’une économie tertiaire. Ces expositions participent en effet aux notions de notoriété et de réputation, déterminantes dans la reconnaissance de l’art contemporain. Elles sont plus largement liées à une économie de l’attention, une source rare, qu’il faut savoir capter. Les trois âges des expositions « vides » de celles d’Yves Klein en 1957 et 1958 aux années 2000 montrent qu’elles apparaissent dans la dernière période comme des méta-dispositifs de représentations et de communication pour les institutions qui les hébergent. Le jeu de transparences et d’opacités qu’elles permettent de mettre en place s’accordent avec de nouvelles politiques représentationnelles. Une apparition des expositions « vides » dans des musées (muséalisation) s’affirme au moment où est identifié un nouvel institutionnalisme. En associant modalités de perception des œuvres et valeurs institutionnelles, l’institution participe plus que jamais des pratiques curatoriales. Elle donne aussi tacitement aux commissaires d’exposition un nouveau programme : celui de valoriser l’institution. Derrière un art qui semble constitutif d’une dématérialisation des constituants de l’expérience esthétique se fait jour une esthétisation de l’institution et de son organisation. De nombreux articles publiés sur ce site sont liés à plusieurs aspects de cette recherche. Je prépare actuellement l’édition de cette thèse.
Plusieurs de mes cours sont consacrés à l’écriture sur l’art et à la critique d’art. Les productions de l’atelier « Pratiques de la critique » (cours de Master 1 et 2) sont publiés sur le blog Le bourdon.
Je développe des activités de terrain prenant la forme d’une recherche-action dans d’autres contextes que l’université. Celles-ci me permettent d’articuler théorie et pratique. Elles prennent place aussi dans le cadre du Chassis à travers la co-direction artistique du project/space Les Barreaux et la rédaction en chef de la revue leChassis : http://lechassis.fr/revue/
Je suis correspondante à Paris pour la revue esse arts+opinions (Montréal) : http://esse.ca/fr
Membre de l’AICA